Le défi qui m'a réconcilié avec la peur

Peur. nom féminin. Émotion qui accompagne la prise de conscience d'un danger, d'une menace (réelle ou projetée).

Je crois qu'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été fascinée par cette émotion (hello les films d'horreur, beaucoup trop jeune...). C'est sûrement parce qu'elle m'a accompagnée toute ma vie : rencontrer de nouvelles personnes ? Peur. Mon amie a un chien, et m'a invitée chez elle ? Peur. Prendre la parole en public ? Peur, peur, peur.

Le résultat de cette omniprésence de la peur ? Eh bien, je dois l'avouer, cela m'a empêché de faire des choses que j'aurais regrettées. Mais, cela m'a surtout paralysée sur nombre de sujets, surtout ceux qui allaient me permettre de révéler au monde qui je suis vraiment.

Il m'a fallu de nombreuses années, beaucoup de séances de psy et une formation en coaching pour comprendre que toutes nos émotions sont à notre service - y compris la peur.

Les petits diablotins

Quand j'ai entamé ma formation en coaching à l'Université Paris 8 en 2022, l'un des intervenants, Nabil TAK-TAK, formé en intelligence émotionnelle, a eu une phrase qui m'a interpellée. Sur le fait que les émotions sont devenues un handicap pour la plupart d'entre nous qui n'avons pas appris son langage.

À ce moment-là, je ne savais même pas nommer les familles d'émotions. Alors, ok, comme cela, ça peut paraître simple. Mais quand, par adaptation, on les réprime au lieu de les écouter, on finit par les oublier. Sauf qu'elles, elles ne nous oublient pas.

Je me souviens d'avoir alors imaginé une famille de petits diablotins qui viennent taper à notre porte. Une fois. Deux fois. Trois fois. (Il faut imaginer un knock-knock très agaçant... tu l'as ?)

Au départ, ils ne sont que deux ou trois. Et nous, on fait quoi ? On regarde par la lorgnette... et on a peur de les laisser entrer, n'est-ce pas ? Ils sont un peu inquiétants ces petits diablotins au premier abord. Et eux, ils font quoi ? Ils amènent des amis à la rescousse. Non pas pour nous déstabiliser, mais parce qu'ils s'inquiètent au fond.

"- Eh oh, y a quelqu'un ?? On a un message à délivrer ! dit Peur.

- Elle n'est pas là... On appelle Colère ? répond Tristesse. "

Ils étaient deux, les voilà trois, puis dix.Les petits diablotins

Quand j'ai entamé ma formation en coaching à l'Université Paris 8 en 2022, l'un des intervenants, Nabil TAK-TAK, formé en intelligence émotionnelle, a eu une phrase qui m'a interpellée. Sur le fait que les émotions sont devenues un handicap pour la plupart d'entre nous qui n'avons pas appris son langage.

À ce moment-là, je ne savais même pas nommer les familles d'émotions. Alors, ok, comme cela, ça peut paraître simple. Mais quand, par adaptation, on les réprime au lieu de les écouter, on finit par les oublier. Sauf qu'elles, elles ne nous oublient pas.

Je me souviens d'avoir alors imaginé une famille de petits diablotins qui viennent taper à notre porte. Une fois. Deux fois. Trois fois. (Il faut imaginer un knock-knock très agaçant... tu l'as ?)

Au départ, ils ne sont que deux ou trois. Et nous, on fait quoi ? On regarde par la lorgnette... et on a peur de les laisser entrer, n'est-ce pas ? Ils sont un peu inquiétants ces petits diablotins au premier abord. Et eux, ils font quoi ? Ils amènent des amis à la rescousse. Non pas pour nous déstabiliser, mais parce qu'ils s'inquiètent au fond.

"- Eh oh, y a quelqu'un ?? On a un message à délivrer ! dit Peur.

- Elle n'est pas là... On appelle Colère ? répond Tristesse. "

Ils étaient deux, les voilà trois, puis dix.

C'est contre-intuitif au départ, mais l'idée, c'est de leur ouvrir la porte. Avant que ça ne se termine en tapage nocturne (qui t'embête non seulement toi, mais aussi tout ton quartier 🙃 ).

Et ils font quoi ces petits diablotins quand tu leur ouvres ? Ils font comme chez eux.

" - C'est pas trop tôt, on avait un truc à te dire !

- Oh, t'a changé la déco ?

- Qui veut un café ? ... "

Et c'est là que j'ai compris une chose fondamentale : cela ne sert à rien de fermer la porte trop longtemps, parce que de toute façon, ils n'ont nulle part d'autre où aller. Chez toi, c'est chez eux.

Dans "Peur", on entend "Peux"

J'ai compris donc, assez rapidement, que j'allais devoir ouvrir la porte à Peur. Mais quand cela fait trop longtemps qu'on la laisse faire son tapage nocturne et qu'elle n'a pas l'habitude d'être écoutée, elle peut être de mauvais poil.

Il me fallait une stratégie pour l'appâter.

C'est là que m'est venue l'idée de la "Liste de Peur". Le deal était simple. J'allais écrire tout ce qui me venait à l'esprit quand je pensais à Peur. Tout ce que j'avais peur de faire, de réaliser, de confronter, de découvrir, de découdre... d'affronter. J'allais plonger au cœur de ma vulnérabilité. Et j'ai découvert des choses très sérieuses et profondes, côtoyant des choses qui peuvent sembler futiles.

Voici un extrait :

Qu'en ai-je appris ?

  • C'est ok de ne pas tout confronter. Tu l'as sûrement remarqué : le jour de mes 30 ans, il y a quelques peurs que je n'avais pas cochées. Certaines parce qu'elles ne me faisaient plus si peur. D'autres parce que j'ai compris qu'en réalité… Ce n'était pas que j'en avais peur, c'est que je n'en avais pas spécialement envie.

  • Plus je cochais des cases, plus mon estime de moi grimpait. Certaines choses prennent du temps, et d'autres moins (on ne change pas de voie professionnelle en 10 minutes - toutefois, on peut manger des insectes en 30 secondes !). Mais ce qui est sûr, c'est que peu importe la case cochée, je sentais mes points d'estime remonter. À. Chaque. Fois. Ce qui veut dire qu'à la troisième peur abordée, je me sentais déjà plus capable. La leçon qu'il y a à en tirer, c'est que tu n'as pas besoin de commencer par les grandes peurs. Affronte les petites et gagne des points d'expérience avant le combat final avec le Big Boss.

  • Nous n'avons pas tous les mêmes peurs - c'est normal, c'est ok. Nos peurs diffèrent autant que nos lunettes pour voir le monde le sont. Il y a des peurs communes et d'autres moins. Ne te juge pas pour cela : au contraire, plonge dans ta singularité.

Et aujourd'hui ?

Je pensais sincèrement renouveler l'exercice chaque année. Mais finalement, cela fait deux ans et je n'ai pas senti le besoin de le refaire. J'ai l'impression de me sentir capable d'affronter Peur. Ou plutôt, j'ai changé le verbe. J'ai l'impression de me sentir capable d'écouter Peur. Et ça, ça change tout.

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